Le roman historique a des racines profondes dans l’histoire littéraire, remontant à plusieurs siècles. Voici un aperçu des origines du roman historique
Les premiers exemples de récits qui pourraient être considérés comme les précurseurs du roman historique se trouve dans l’Antiquité. Hérodote, souvent surnommé le « père de l’Histoire », a écrit des œuvres qui mêlaient des évènements historiques et des anecdotes. Il contribuait ainsi à une approche narrative du passé.
Il se compose de neuf livres, chacun portant le nom d’une muse : Clio à l’Histoire, Euterpe à la musique, Thalie à la Comédie, Melpomène à la Tragédie, Terpsichore à la Danse, Erato au Chœur lyrique, Polymnie à la Poésie, Uranie à l’Astronomie et enfin Calliope à l’Épopée. Hérodote y donne une description sur les particularités, les us et coutumes de certains peuples, entre autres les Mèdes, les Perses, les Égyptiens, les Lybiens, les Arabes etc….
Ce roman peut être considéré comme un roman historique, puisque Homère raconte la guerre de Troie qui a eu lieu quelques siècles avant sa naissance et qui emploie des personnages de fiction ou réels (ou du moins qui la raconte comme une fiction). De cette époque, nous n’avons que les écrits d’Homère pour nous éclairer sur la véracité de ses écrits.
Les écrivains romains comme Tite-Live ont également contribué à la tradition historique en écrivant des récits détaillés des événements passés. Son œuvre principale est « Ab Urbe Condita libri » (en français : Histoire de la ville cad de Rome)
En Grèce, Thucydide a écrit « La guerre du Péloponnèse » intégrant des éléments narratifs et analytiques. Thucydide est un véritable historien au même titre qu’Hérodote au sens où il explore les causes profondes des événements, en écartant les mythes ou la rumeur. Comme il est indiqué dans l’article « Le roman historique » l’auteur s’attache, dans ses écrits, à la vérité exacte des évènements.
Au moyen âge, les chroniques médiévales et les chansons de geste racontent souvent des légendes ou des éléments héroïques dans des récits historiques, créant ainsi une fusion de faits réels et de fiction.
Troubadours dans le sud de la France et Trouvères dans le Nord sont fort nombreux en ce temps-là. Ils chantent souvent l’amour courtois mais aussi les faits de chevalerie, de guerre parfois. Il y eut entre autres un troubadour nommé Bernard de Ventadour renommé à l’époque et un trouvère Rutebeuf bien connu pour ses poèmes satiriques et critique de la société de cette époque. Ce ne sont pas des romans mais ils chantent souvent les « héros » d’autrefois.
La Renaissance a vu un renouveau de l’intérêt pour l’antiquité et à conduit à une approche plus artistique de l’écriture historique. On y trouve des auteurs comme Giovanni Boccace, auteur « De Canaria et insulis reliquis ultra Ispaniam in Oceano noviter repertis » (en français « de Canarie et d’autres îles nouvellement découvertes dans l’océan au large de l’Espagne). Il y a aussi Geoffrey Chaucer (Traduction du roman « Le roman de la rose » dont l’attribution est incertaine). Ils ont tous les deux utilisé des contextes historiques pour raconter des histoires captivantes.
« L’astrée » d’Honoré d’Urfé. L’auteur met en scène des personnages du 5ème siècle après JC.
Marin Le Roy de Comberville avec « Polexandre » et Gautier de la Calprenède avec « Cassandre » et « Abrégé de la Cléopâtre » mettent en scène des personnages historiques dans le cadre de la fantaisie.
Madame de Scudéry avec « Artémène ou le grand cyre » et « Clélie », histoire romaine » est l’auteur le plus célèbre de cette époque.
Ici je ne citerai que « La princesse de Clèves » de Mme de Lafayette. Ce fut elle qui à cette époque remporta le plus de succès.
Le 18ème siècle a vu également l’émergence de romans qui se déroulaient dans le passé, souvent avec des éléments romantiques et aventureux. Cependant le terme « Roman Historique » n’était pas largement utilisé.
Walter Scott est souvent considéré comme le premier auteur à populariser le genre du roman historique au début du 19ème siècle. Ses œuvres, telle que « Waverley » (1814) ont introduit des personnages fictifs au milieu d’événements réels.
Le 19ème siècle a vu une prolification du genre avec des auteurs tels que Alexandre Dumas (« Les trois mousquetaires »), Victor Hugo (« Les misérables ») et Leo Tolstoï (« Anna Karenine »), qui ont utilisé des contextes historiques pour explorer des thèmes universels et sociaux.
Au cours des 20ème et 21ème siècles, le roman historique a continué à évoluer avec des auteurs modernes comme Ken Follet « Une colonne de feu », Juliette Benzoni « La chambre de la Reine » Hilary Mantel «Le conseiller – Dans l’ombre des Tudor » se passant en 1727 en Angleterre, Bernard Clavel « Les colonnes du ciel » Ces auteurs ont apporté de nouvelles perspectives et approche du genre dans des contextes historiques.
Ainsi le roman historique a émergé à travers les siècles, mêlant habilement des faits historiques et imagination littéraire pour créer des récits qui transportent les lecteurs à travers le temps.
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