Extrait de » Les fleurs du péril »
Chapitre 1
Le soleil commençait à darder ses rayons sur les murs de Massalia[1] quand Mélanos sortit de l’assemblée des « Anciens ». Skiron[2] s’était levé et soufflait sur le bas de sa tunique en drap ordinaire qui tombait sur ses genoux et était retenue aux épaules par deux fibules. Un himation, une sorte de manteau, recouvrait ce tissu. Souvent très jovial, le jeune homme aimait seconder ceux qui lui demandaient un service. Des cheveux roux, des yeux d’un bleu azur, une figure d’ange.
Il ne partait pas d’un pas tranquille. Il s’enfuyait de l’Agora[3], las d’écouter les « Anciens » qui répétaient les événements passés, comme si ne plus en parler signifiait la perte de leur origine !
Après avoir traité de divers problèmes concernant la cité, les Anciens avaient épilogué, comme dans toutes les réunions de ce genre, sur leurs souvenirs. Ils évoquaient toujours en fin d’assemblée le lever de soleil[4] de leur arrivée sur ces terres, l’amabilité des autochtones qui les avaient aidés et, surtout, le moment où ils avaient baptisé la ville.[5] Depuis, Massalia avait construit ses maisons, quelques temples – il en manquait encore –, son port de pêche et ses prisons creusées dans la colline calcaire.
La place de l’Agora, que Mélanos traversait, formait un espace triangulaire entouré de monuments divers. Le jeune homme foulait un sol en pierres polies. Une odeur de poissons émanait des magasins qui servaient d’entrepôt de marchandises. L’endroit était fermé par une hauteur sur laquelle s’érigeait le temple d’Artémis. Les trois autres côtés débouchaient, grâce à un portique en pierre, sur des rues pavées, dont certaines conduisaient vers les voies commerciales de la cité phocéenne, d’autres aux monuments en cours de création. Face au temple d’Artémis, se dressaient de multiples statues honoraires[6].
Mélanos emprunta la rue qui menait au centre de Massalia tout en songeant aux faits qui avaient failli lui coûter la vie. Il fut détourné un instant de ses pensées par deux enfants qui se poursuivaient. Il les suivit du regard puis se replongea dans le passé.
Pour arriver rapidement sur les terres convoitées, ils avaient choisi un chemin de bois entre deux falaises, appelé Diolcos. À sa sortie, Mélanos, pris d’un besoin pressant, s’était éloigné du groupe. Lorsqu’il voulut le rejoindre, Sîmos, le navarque[7] de son bateau, et tout l’équipage étaient partis. Sans lui ! Il se retrouva vite dans un camp ennemi ! Heureusement, Sîmos qui s’était aperçu de sa disparition l’avait sauvé.[8]
À présent, Mélanos était devenu pêcheur. La mer regorgeait de poissons, thons, rascasses, goujons… Cette étendue d’eau scintillante au soleil s’était, au fil du temps, révélé être sa passion et sortir avec son petit bateau de pêche, un métier qu’il adorait. Sîmos, lui, partait sur de grands vaisseaux de commerce, voyageant, la plupart du temps, plusieurs jours loin de chez lui, loin de sa femme Litavia, loin de sa fille, Loréa. Bien que son retour ait été annoncé, il n’était pas encore revenu. Mélanos préférait rester dans sa nouvelle cité et vendre sa pêche à ses compatriotes ou aux marins qui abordaient sur le rivage massaliote pour troquer leur or, leur argent, leur étain, les parfums d’Ionie venant de Sparte et surtout le blé qui manquait cruellement sur cette terre aride.
Avant que les Anciens ne se réunissent, un navire étranger avait accosté. Les affaires, menées de main de maître par le vieux négociant Euxénos, avaient profité à la cité.
Alors qu’il arrivait dans la rue principale, peuplée de nombreux promeneurs en toge de toutes les couleurs, Flavia, une jeune Massaliote, passa près de lui, une cruche d’eau à la main.
— Tu ne devrais pas être encore à l’Agora avec les Anciens ? lui demanda-t-elle avec un sourire.
— Tu sais bien ce qu’il s’y passe ! Je préfère pêcher.
Mélanos poursuivit son chemin. Des potiers fabriquaient des jarres en céramique. Des enfants jouaient à s’attraper. L’un d’eux bouscula le jeune homme. Il ne s’en formalisa pas. Content, il se mit à fredonner un petit air.
« Tant la vie brille !
Ne t’afflige de rien
La vie est brève
Le temps exige sa fin »
Il allait répéter ce refrain quand Octavos, un jeune homme grand, au nez aquilin et aux yeux pétillants l’apostropha :
— Tu sais que tu m’as promis deux beaux poissons ?
— Je vais pêcher justement. Je te les apporterai après.
— Tu viendras avec moi, ce soir ?
— Où ça ?
— Devant la maison de Calora. Je la courtise. J’aimerais jouer de la musique pour elle, je prendrai mon aulos.[9]
Mélanos continua à marcher. Octavos le suivit.
— Pourquoi tu n’y vas pas tout seul ?
— Parce que moi, ses parents me chasseraient !
— Et moi, non ?
— Non, toi, tu es un Ancien.
— Un ancien ? J’ai le même nombre de lunes[10] que toi !
— Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Mais toi, tu fais partie de ceux qui ont découvert le site où est bâti Massalia. Moi, je suis arrivé douze lunes après avec le bateau de Protis.
— Quel rapport ?
— Eh bien ! s’énerva Octavos. Tu côtoies Sîmos, Protis et Euxénos, les archontes[11] de Massalia, plus que moi ! Tu les connais bien et tout le monde le sait. Toi, au contraire, tu seras le bienvenu, tu ne comprends pas ?
— Bon, d’accord. J’apporterai ma lyre, nous lui jouerons un concert, conclut Mélanos en lui faisant un clin d’œil.
Octavos l’ayant quitté, Mélanos continua à marcher. Il songea à la soirée qu’il allait passer, puis ses pensées prirent un autre chemin. Après la fondation de la cité, il ne savait plus comment mener sa vie. Très jeune, il avait embarqué sur le bateau de Sîmos mais sa mésaventure l’avait dissuadé de continuer. Et Sîmos, qui le connaissait bien, lui avait offert son attirail de pêche. En lui prodiguant une telle faveur, l’un des chefs de Massalia lui témoignait une belle amitié !
Mélanos passa devant plusieurs boutiques. L’une d’elles l’attira par ses senteurs. Les commerçants y vendaient les herbes de Provence, thym, romarin, farigoule, pèbre, marjolaine… que les indigènes du temps de Nann leur avaient appris à combiner.
Le jeune Massaliote parvint près de chez de lui. Il logeait non loin du port pour partir à la pêche plus facilement. Il aimait bien sa rue. Elle était calme, sans le brouhaha qui régnait dans les voies commerçantes. Elle dégageait une odeur iodée. Sa rue appartenait à celle des pêcheurs. À cet instant, certains réparaient leur bateau, d’autres filaient une toile dans leur maison à l’abri du vent.
Heureux d’être enfin libre de se livrer à sa passion, il marchait d’un bon pas quand il le vit. Un homme gisait à terre. Euxénos, le vieux négociant qui s’était chargé des ventes lors du passage du bateau étranger le matin même. L’un des trois membres du conseil suprême et surtout le père de Protis ! Sa toge, déchirée dévoilait ses jambes. S’était-il battu ? Avait-il résisté à un agresseur ? Mélanos courut vers lui, cherchant à lui porter secours. Il ne put que constater sa mort, le couteau du tueur encore dans ses entrailles. Le cadavre était déjà raide et ses yeux ouverts reflétaient l’effroi, du moins Mélanos se l’imagina-t-il. Il les lui ferma d’une main tremblante : c’était la première fois qu’il voyait un homme assassiné. Une grande tristesse s’empara de lui. Il le connaissait bien, Euxénos ! Il était si gentil ! Pas qu’avec lui, d’ailleurs, avec tout le monde. Pourquoi l’avait-on tué ? Le visage de Mélanos s’affaissa. Des larmes lui montèrent aux yeux. Euxénos était de ceux avec lesquels il avait voyagé dès le début. Ils naviguaient, tous deux, dans le même bateau quand ils avaient découvert les terres. Il passa un long moment à l’observer. D’un coup, son teint devint livide. Le meurtrier pouvait être toujours là ! Il regarda autour lui. Personne. Pas même un pêcheur qui sortait de chez lui.
Rassuré, le jeune homme s’apprêtait à arracher le couteau du ventre d’Euxénos quand une voix cria :
— À l’assassin !
Il se leva, comme pris sur le fait, et lorsque des gardes appelés par Ilushummos accoururent pour l’interpeller, il ne put que prononcer pour sa défense :
— Mais ce n’est pas moi, je le découvre à peine. Ce n’est pas moi !
Tout l’accablait. Pour avoir touché le couteau, il avait du sang sur les mains et les accusations d’Ilushummos, un homme très influent dans la cité, ne laissèrent aucun doute aux curieux qui se rassemblaient tout autour. Quelques instants plus tard, arrivèrent les Anciens, qui étaient sortis de leur assemblée, attirés par les cris. D’ailleurs, pensèrent-ils, Mélanos, n’avait-il pas quitté la réunion depuis un certain temps déjà ?
Protis bouscula la foule pour se frayer un chemin. Il s’était vêtu d’une toge bleue, assortie à ses yeux, pour assister à la réunion des Anciens. Ses cheveux blonds avaient raccourci, son visage enfantin était devenu anguleux. Quand il vit son père, allongé par terre, il pleura sans bruit. Il se mit à genoux et lui arracha le couteau qu’il jeta à terre. Le chagrin le saisit. Il n’arrivait plus à se relever. Il restait à côté de son père, ne voulant plus le quitter. Ses parents l’avaient rejoint depuis cinq lunes à peine ! Lorsque Sîmos était allé chercher des produits à Phocée, il les avait amenés à Massalia. Pourquoi ? Pour que son père y trouve la mort ?
Un des Anciens lui tapa sur l’épaule. Protis sursauta, se reprit et se releva. Mélanos voulut le consoler mais les gardes l’en empêchèrent.
— Mélanos… Avec Sîmos, on te considérait presque comme notre fils, murmura Protis avec dégoût, une fois calmé.
Cloué de stupéfaction que Protis le croie coupable, Mélanos ne répondit pas. Puis, pensant avec justesse que son silence l’accuserait plus encore, il essaya de se défendre :
— Je n’ai rien fait ! J’ai juste découvert le corps !
— Il ment ! s’insurgea Ilushummos, le visage sévère. Regarde ses mains. Qu’on l’enferme, que le peuple le juge dès que ce sera possible !
À la vue du sang, Protis, pris d’une forte colère, voulut se jeter sur Mélanos. Un des Anciens, prévoyant son geste, l’en dissuada.
Mélanos cria son innocence. Rien n’y fit. Les gardes l’attrapèrent. Le jeune homme ne comprenait pas pourquoi on le traitait ainsi, pourquoi personne n’écoutait sa version des faits. Il se retint de pleurer, mais des larmes s’échappèrent de ses yeux. Quand il sentit les mains des gardes sur lui, la réalité se grava dans son esprit. Ils allaient le mettre en prison ! Alors la rage le saisit. Il ne voulait pas subir l’opprobre d’un condamné. Il se débattit avec force, espérant s’échapper, jusqu’au moment où l’un de ses agresseurs lui asséna un coup sur la tête avec le plat de sa pique.
Lorsqu’il revint à lui, il était allongé sur un sol de terre, dans une des prisons de calcaire bâties au flan d’une colline. Il toucha le haut de son front. Le garde n’y était pas allé de main morte !
Accablé, terrorisé par ce qu’il lui arrivait, Mélanos s’assit, regarda la porte à barreaux et se prit la tête entre ses mains. Si son père était encore là, il l’aurait défendu contre tous ses accusateurs. Mais il était mort à Phocée. Et sa mère, ici, quelques lunes plus tôt. Il n’avait plus de famille.
Il releva la tête. À l’extérieur, il apercevait une voie pavée. Laquelle c’était ? Jamais, il n’était venu jusqu’aux prisons. Il voulut le savoir. Il se mit debout et se tint de l’autre côté de la cellule pour mieux voir où elle donnait. Il eut l’impression qu’il s’agissait de celle qui dévalait la colline, rejoignait la rue et débouchait sur les portes de la cité.
Il se rassit de nouveau. « Que la cellule est petite ! » pensa-t-il. Il avait juste la place de s’allonger ! Un nœud se noua dans son ventre. Ce serait donc ici sa dernière demeure ! « Ô Artémis, protégez-moi ! »
Seul Sîmos pourrait le sortir de là, il en était sûr. Il vouait une adoration sans borne à cet homme qui avait toujours pris soin de lui. Mais Sîmos n’était pas là. Arriverait-il à temps ? Mélanos en doutait. Son jugement aurait lieu dans peu de levers de soleil, ses accusateurs devaient juste trouver des héliastes. Dans les grandes cités, comme à Athènes, ou même Phocée, il fallait beaucoup de levers de soleil pour les réunir.[12] Mais il n’habitait pas Athènes avec des cités voisines, il vivait à Massalia, éloignée de tout. La plupart des héliastes logeaient dans la cité et seraient vite convoqués. Il ne pouvait compter que sur Sîmos. Ô Artémis[13], qu’il revienne à temps, s’il vous plaît !
Le jeune homme risquait, si on le condamnait, soit la mort par la ciguë, soit le bannissement. Deux terribles peines ! Il était trop jeune pour mourir et le bannissement, peut-être pire que la mort, ça l’obligerait, non seulement à partir, – où dans cette contrée hostile ? Le seul asile sûr dans cette région était Massalia – mais en plus, le priverait de tous ses biens, sa maison, sa barque, son matériel de pêche. Comment vivrait-il ? À moins que Sîmos ne le prenne avec lui dans son bateau ? Non, il ne pourrait pas. Ô Artémis, protégez-moi.
Soudain, il entendit quelqu’un parler au garde. Avait-il une visite ? Une vieille femme, chétive, recroquevillée sur elle-même s’approcha de la grille de la prison. Mélanos reconnut Pietra, l’épouse d’Euxénos. Une mèche brune s’échappait de sa coiffe. Ses yeux étaient ridés, rouges d’avoir pleuré.
— Pourquoi ? balbutia-t-elle.
Son visage, empreints de douleur, impressionna Mélanos et il ne put que répondre qu’il n’avait pas tué Euxénos. Il avait juste découvert le corps.
— Pourquoi ? répéta la vieille femme comme si elle ne l’avait pas entendu. Pourquoi as-tu assassiné mon époux ?
Mélanos ne savait plus que faire. À travers la grille, il désira la toucher, espérant la soutenir, déclarer encore et encore qu’il était innocent, mais quand il se rapprocha d’elle, la femme d’Euxénos s’éloigna. Elle aussi le croyait coupable ! Alors qu’elle le connaissait bien ! Elle l’avait vu grandir à Phocée[14] ! Mélanos cherchait désespérément une issue. Il ne comprenait pas pourquoi tous l’accusaient. Qu’allaient-ils faire de lui si Sîmos ne revenait pas à temps ?
Le jeune homme se rassit par terre, de plus en plus bouleversé. Arriverait-il à convaincre Sîmos de son innocence ? Tous mettaient leur confiance dans les propos d’Ilushummos, cet homme qui habitait leur cité depuis dix lunes seulement. Il affirmait venir d’Athènes. Sîmos en doutait et se méfiait de lui. Ilushummos prétendait être négociant comme Euxénos et avait réalisé de bonnes affaires qui avaient profité aux Massaliotes. Aussi, désirait-il que la cité l’accepte comme héliaste ou mieux, comme un des trois archontes de la cité ou des quinze « prétendants ». Sîmos lui avait répondu que n’étant ni de Massalia, ni de Phocée, il ne pouvait adhérer à aucune charge. Il ne manquerait plus qu’un étranger accède à de hautes fonctions ! Depuis, les négoces d’Ilushummos ne profitaient pas à la cité autant que lors de sa venue ; toutefois sa notoriété continuait d’augmenter.
Un homme emprisonné attisait la curiosité. Une occasion si rare, qu’il ne fallait pas la manquer. Durant la matinée, plusieurs Massaliotes vinrent parler à Mélanos. Parfois seuls, parfois en groupe, pour énoncer des banalités, quelques fois pour le rassurer, d’autres fois pour l’accuser et lui reprocher son acte.
Octavos aussi se rendit à la prison. Quand Mélanos l’aperçut, il eut un bref sourire à l’attention de son ami.
— Tu me crois au moins ?
— Bien sûr. Je te sais bien incapable de commettre une telle horreur !
Des enfants s’approchèrent de la cellule et interrompirent leur discussion en riant. Ils avaient des cailloux plein les mains. L’un deux en lança un sur Mélanos et l’atteignit à la jambe. Le jeune homme recula au fond de la prison. Même les enfants s’y mettaient maintenant !
— Partez, vilains garnements ! les chassa Octavos. Ne désespère pas, Mélanos, je vais réfléchir à ce que je peux faire pour toi.
Puis, alors que le soleil se levait tout en haut du ciel azuré et que le vent se renforçait, les Massaliotes se regroupèrent et descendirent vers le port.
Mélanos crut d’abord qu’il s’agissait, comme le matin, d’un bateau étranger qui accostait, mais à l’allégresse des gens qui passaient devant sa grille, il comprit qu’ils accueillaient son père d’adoption, Sîmos. Un large sourire étira ses lèvres.
Roman dédicacé par Marie Liehn
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[1] Massalia : Marseille
[2] Les grecs appelaient le Mistral, Skiron
[3] Place publique, administrative, religieuse et commerciale.
[4] Lever de soleil signifie jour
[5] Voir Phocée créa Marseille
[6] Dans le sens honneur, honorées.
[7] Navarque : commandant de bateau
[8] Voir Phocée créa Marseille
[9] Instrument à vent, précurseur du hautbois
[10] Lune : environ 1 mois
[11] Magistrat pour les Grecs. Ici les archontes, ce sont les chefs de la cité.
[12] Composée de 6000 citoyens, l’assemblée des héliastes était chargée de rendre la justice. Ils étaient désignés par tirage au sort tous les ans. Dans les petites cités, il n’y en avait jamais 6000.
[13] Il s’agit-là de l’Artémis d’Éphèse que les Phocéens avaient amenée. Lors de leur départ de Phocée, un oracle leur avait dit de prendre à Éphèse une statue en bois représentant la déesse, et de l’emporter avec eux. Arrivés à Massalia, ils lui consacrèrent un temple.
[14] Phocée est une ville d’Asie Mineure, à l’époque grecque. Actuellement, elle fait partie de la Turquie.
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